Des milliers de personnes sont descendues dans les de Port-au-Prince et dans plusieurs grandes villes de provinces pour protester contre la hausse des prix des produits pétroliers, la cherté de la vie et l’insécurité qui font rage dans le pays.
Les activités ont été une nouvelle fois paralysées à Port-au-Prince et dans des villes de province pour une quatrième semaine consécutive. Une paralysie qui survient à un moment où les élèves devaient débuter une nouvelle année scolaire.
Dans la région métropolitaine, des barricades ont été dressées et des pneus enflammés ont été entreposés sur les grands axes routiers de la capitale. Les rues étaient pratiquement blanches, couvertes de détritus et tessons de verres. Des voitures qui essayaient d’arpenter les grands axes routiers de la commune ont essuyé des jets de pierres
A Port-au-Prince, la Police Nationale d’Haïti a dispersé la manifestation à coup de gaz lacrymogènes et avec des tirs à balles réelles à hauteur d’hommes. Au moins deux personnes en sont sorties grièvement blessées, selon la Radio Zénith.
Au Cap-Haïtien, des milliers de citoyens ont encore craché leur colère par rapport à la « mauvaise gestion » du gouvernement de Ariel Henry. Après avoir saccagé et pillé Lea Market les jours précédents, des manifestants ont saccagé, ce lundi 3 octobre 2022, un entrepôt de Valerio Canez situé à la Rue 13-B, au Cap-Haïtien.
Ils ont emporté des réfrigérateurs, ventilateurs, d'autres objets retrouvés sur leur passage avant de se faire évacuer par la Police Nationale d’Haïti ayant fait usage de gaz lacrymogène et de tirs sporadiques.
A Carrefour, à l'appel de plusieurs organisations, plusieurs milliers de personnes sont descendues dans les rues, pour réclamer entre autres, le départ du Premier ministre Ariel Henry et le retrait de la décision consistant à augmenter le prix des produits pétroliers. Les protestataires étaient munis de pancartes, de branches d'arbres et ont érigé des barricades de pneus enflammés. La police a dû faire usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants qui ont répliqué à coup de pierres et de tessons de bouteilles.
A Trou-du-Nord, dans le département du Nord-Est, des milliers de manifestants ont pris les rues pour exiger le départ du premier ministre Ariel Henry et le retrait de la décision d’augmenter les prix des produits pétroliers. Dans cette commune, ils sont à leur 4ème journée de mobilisation.
Aux Gonaïves, les manifestations continuent de gagner en ampleur alors que la tension augmente au fil des jours. L’ancien chef rebelle des mouvements de 2004 contre l'ancien président Jean Bertrand Aristide, Wilfort Ferdinand dit Ti Will, escorté de plusieurs sympathisants, était encore à la tête de ces milliers de manifestants à Raboto.
Ce lundi devait marquer la rentrée des classes. Toutes les écoles de la République sont restées fermées en dépit de l’annonce officielle du ministre de l’éducation Nesmy Manigat.
Avec Gazette.Haiti
Repensons le Tourisme, Repensons Haïti !
Le tourisme peut être et doit être une option viable, une locomotive qui peut faciliter le développement socio-économique, la création d’emplois et la restauration d’un climat de paix propice au progrès d’Haïti.
Bonne Journée Mondiale du Tourisme !
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Reprise du choléra en Haïti
Le Ministère de la Santé Publique et de la Population a confirmé lors d’une conférence de Presse hier dimanche la présence des cas de personnes infectées au Vibrio cholerae dans les communes de Port-au-Prince et de Cité Soleil.
Selon le Ministère de la sante publique et de la population au moins 8 personnes sont déjà mortes après avoir été atteintes du choléra dans la localité appelée Savanne Pistache/Decayette, dans la commune de Port-au-Prince. Il s’agit des cas communautaires où les malades n’ont pas eu le temps de se rendre à l’Hôpital selon les autorités sanitaires. Des cas suspects sont également signalés dans le quartier de Brooklyn à Cité Soleil.
Dans le communiqué #1 sur le choléra en date du 1er octobre 2022, les autorités sanitaires invitent toute personne présentant une diarrhée aiguë à se rendre immédiatement au centre de santé le plus proche.
191 cas en trois mois une baisse de 75,27% selon le CARDH
Le nombre de cas de kidnapping et de criminalité a baissé au cours du troisième trimestre de 2022, indique la cellule d’observation de la criminalité (COC) du Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH). Elle signale par ailleurs que les chiffres présentés « n’expriment pas le nombre de kidnappés en Haïti, mais permettent d’observer la tendance (hausse/baisse) du phénomène dans le pays”.
Contrairement au trimestre précédent, le nombre de cas de kidnapping à connu une baisse immédiate pour ce trimestre (juillet, août, septembre) a révélé la cellule d’observation de la criminalité (COC) dans un rapport publié sur le nombre des cas d’enlèvements enregistrés pour le troisième trimestre de l’année en cours.
Les enlèvements des membres de la population dans diverses régions du pays ont ainsi baissé de 191 contre 326 pour le deuxième trimestre, une diminution de 75,27 %, selon l’organisme de défense des droits humains qui rapporte trois rapts collectifs contre 15 par rapport au trimestre précédent. Le CARDH informe avoir enregistré 98 enlèvements pour le mois de juillet contre 51 pour le mois d’août. Une baisse de 47, 96 % contre 42 par rapport au mois de septembre.
Ces chiffres partiels correspondent notamment aux données « recueillies par la cellule d’observation de la criminalité qui souligne et suggère que ce phénomène a connu une diminution grâce aux efforts consentis par la police nationale d’Haïti à savoir : la confiance, la cohésion, des opérations systématiques à la Croix-des-Bouquets, arrestations des chefs de gang, des tentatives de kidnapping déviées, des otages libérés, la présence accélérée de la police dans les rues, entre autres.
Toutefois, cette baisse s’est poursuivie par le blocage quotidien du pays allant du mois d’août à septembre 2022 contre la rareté de carburant et l’appréciation accélérée du dollars américain, l’insécurité et les multiples formes de résistance de la population face aux enlèvements qui sont des facteurs importants à prendre en compte dans leurs diminutions.
« Les citoyens y ont érigé des barricades à l’aide des carcasses de voitures et autres jusqu’à leur isolement et la résistance des gens dans leur voiture soldée, dans certains cas, par la mort » poursuit la COC.
Par ailleurs, la lutte diplomatique au niveau du conseil de sécurité entre le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) et la chine de mettre le pays sous le chapitre VII et les Etats-Unis qui plaident pour le maintenir sous le chapitre VI auraient plutôt contribué à diminuer le taux de kidnapping dans le pays, selon le CARDH.
Cependant, l’organisme de défense des droits humains dit croire que si les efforts des internationaux s’accomplissent, les acteurs politiques haïtiens pourront en profiter pour renforcer concrètement la Police, poursuivre les efforts de la coopération internationale, renforcer la justice et les mécanismes de contrôles, rétablir le secteur économique notamment les banques, entre autres actions.
Rentrée judiciaire controversée en Haïti
Le Conseil d'administration de la Fédération des barreaux d'Haïti (FBH) a rejeté la convocation du Premier ministre Ariel Henry visant à discuter avec les avocats sur la rentrée judiciaire ce premier lundi du mois d'octobre. Les conditions ne sont ni réunies pour organiser une rentrée judiciaire ni pour participer à la rencontre, a répondu la FBH.
Le gouvernement haïtien n'a pas pu réunir avec les membres de la basoche pour discuter de la réouverture des tribunaux. La tentative de discussion sur cette rentrée par visioconférence a échoué. Le Conseil d'administration de la Fédération des barreaux d'Haïti juge la faiblesse de la démarche enclenchée par le Premier ministre Ariel Henry via son chef de cabinet.
La Fédération des Barreaux d’Haïti se dit étonnée d'avoir pris connaissance de la correspondance qui comporte une sorte de convocation pour une visioconférence fixée pour le vendredi 30 septembre à l'effet de discuter de la réouverture des tribunaux.
La Fédération des Barreaux d’Haïti s'interroge sur la réouverture en établissant une longue liste de préoccupations liées à la situation sociopolitique actuelle du pays.
Le Conseil d'administration de la Fédération des barreaux d'Haïti en profite pour rappeler au chef du gouvernement que la Cour de cassation de la République, institution appelée à procéder à la réouverture solennelle, n'est plus à même de se réunir en audience, faute de président, faute de magistrats tout en rappelant au premier ministre le dysfonctionnement du palais de Justice de la plus grande juridiction du pays, pris d'assaut par des gangs armés depuis plus de quatre mois.
Par contre, le président de l’Association Professionnelle des Magistrats APM Me Martèle Jean Claude rappelle que rien ni personne ne peut empêcher la rentrée judiciaire programmée pour le premier lundi d’octobre de chaque année.
Me Martèle Jean Claude soutient que la cérémonie de la rentrée judiciaire étant un événement solennel doit être assurée par les chefs de Juridiques avec notamment le discours prononcé à la cour de cassation.
Plus loin, Me Jean Tolbert Alexis conseiller au Gouvernement du Dr Ariel Henry soutient et confirme la rentrée judiciaire malgré la note de la fédération des barreaux d’Haïti soulignant les différentes difficultés auxquelles le pays fait face actuellement.
Me Jean Tolbert Alexis rappelle aussi qu’une telle rentrée judicaire permettra aux justiciables de jouir pleinement de leurs droits à la justice.
Les banques en mode tridiome en Haïti
En raison de la rareté persistante du carburant sur le marché local, les banques commerciales ouvriront leurs portes trois jours par semaine, annonce l’Association des Professionnelles de Banques (APB).
Selon une note de presse publiée samedi dernier l’Association des Professionnelles de Banques (APB) informe qu’à partir de ce lundi 3 octobre, les banques commerciales ouvriront leurs portes pendant de la semaine : lundi, mercredi et vendredi sur tout le territoire national.
L’APB sollicite la compréhension du public et souhaite qu’une solution soit trouvée dans un bref délai afin de remédier à la situation de la crise du Carburant sur le marché local.
Carburant : GHESKIO entre difficultés et résistance
Les centres GHESKIO, principale institution impliquée dans la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA et/ou la tuberculose, sont gravement touchés par les multiples crises qui secouent le pays depuis plus d'un mois, dont la pénurie de carburant.
À l'instar de multiples institutions sanitaires du pays, les centres GHESKIO réduisent considérablement leurs heures de fonctionnement, à cause notamment de la crise que connait le pays.
Le personnel de l’Institution n'arrive pas à se déplacer normalement pour venir travailler, cela affecte le fonctionnement des différents centres », selon le Dr Jean William Pape responsable du Centre GHESKIO.
Les centres GHESKIO reçoivent en moyenne 10 000 patients. Avec la pénurie de carburant, le nombre varie entre 600 et 800 patients. « Sans oublier les 3 000 patients souffrant de maladies chroniques, dont des problèmes cardiaques », s'inquiète le Dr Pape.
L'hôpital Sacré-Cœur de Milot risque de fermer ses portes
L'hôpital Sacré-Cœur de Milot, l'un des centres hospitaliers de référence dans le Nord, risque de fermer ses portes à cause de la crise du Carburant dans le pays. L’institution ne sera plus en mesure d’offrir ses services à la population du Nord si rien n'est fait pour que le diesel soit disponible, informe l’Administration.
Le directeur exécutif de l'hôpital, le Dr Harold Prévil, qui a annoncé la nouvelle, révèle que les réserves de diesel sont très limitées. En conséquence, l'institution pourrait suspendre ses services, ce qui aurait des impacts sérieux sur la santé de la population de la région nord.
« Nous ne pouvons même pas nous approvisionner en carburant sur le marché informel », déplore le médecin-responsable.
L’hôpital Sainte-Thérèse bientôt dysfonctionnel
L’hôpital de référence du département des Nippes risque de se retrouver dans l’incapacité de fonctionner à partir de la semaine prochaine en cas de persistance de cette situation de crise du carburant selon. L’annonce a été faite le mardi 27 septembre par le directeur médical de ce centre hospitalier.
« Notre réserve est destinée à des cas d’urgence, principalement des césariennes. On ne pourra pas tenir après ce lundi 3 octobre. Cela dépendra du nombre de césariennes que nous effectuons », a informé le Dr Donald François, soulignant que l’hôpital sera à court de carburant au bout de 10 opérations du genre effectuées.
« Notre situation est vraiment critique », a-t-il fait remarquer, remerciant au passage les stations-service ayant fait tout leur possible pour permettre à l’hôpital Sainte-Thérèse de trouver du carburant pour pouvoir fonctionner jusqu’ici.
Ce problème de carburant s’ajoute à un manque de ressources humaines auquel se trouve confronté le plus grand centre hospitalier du département des Nippes, lequel problème est dû à l’impossibilité pour certains employés de venir travailler en cette période de protestation contre la hausse considérable des prix des produits pétroliers, notamment, le phénomène « peyi lòk ».
Le Dr Donald François lance un appel à la conscience à l’endroit des protestataires, leur demandant de ne pas s’attaquer aux membres du personnel médical et aux ambulances.
Le plus centre hospitalier du Nord-Ouest ferme des services
À Port-de-Paix, depuis la semaine dernière, soit à partir du lundi 26 septembre 2022, le plus grand centre hospitalier du département du Nord-Ouest a été contraint de fermer la majorité de ses services et de réduire son personnel.
Seuls les services d’urgence (urgence, maternité) de l’Hôpital Immaculée Conception (HIC) sont restés fonctionnels à partir du lundi 26 septembre, a déploré le Dr Gulnes Saint-Phar, directeur de l'hôpital.
Regrettant le fait d’être obligé de recourir à des mesures aussi drastiques, le spécialiste en médecine familiale a par ailleurs confirmé l’entrée en vigueur des nouvelles dispositions ainsi que la fermeture des services de clinique externe, chirurgie, pédiatrie, sanatorium, planification familiale, VIH.
Très souvent utilisée pour aider les familles de faibles moyens financiers après le décès d’un parent proche, la morgue de l’hôpital a été également frappée par cette mesure de fermeture.
Cependant, à défaut d’un approvisionnement régulier pour une institution de soins qui consomme en moyenne 18 gallons d’essence par jour sur une durée de six heures, l’Hôpital Immaculée Conception est pourvu de deux citernes de stockage de carburant avec une contenance de 2 000 et 1 500 gallons.
L’autre mesure concerne la mise en disponibilité des employés à gage qui ne verront plus leur contrat renouvelé pour le nouvel exercice fiscal. Selon le Dr Gulnes Saint-Phar, le personnel pris en charge par l’hôpital demeure capital pour l’entretien et le fonctionnement du centre.
Toutefois, faisant leur possible pour garantir les meilleurs soins et l’assistance aux malades durant le temps que durera la crise, le spécialiste en épidémiologie plaide en faveur d’un meilleur circuit d’approvisionnement et d'un retour à l’ordre normal des choses afin de ne pas courir le risque de décès des patients se trouvant dans un état très précaire.
L’histoire du choléra en Haïti
Haïti vient tout juste de célébrer, le 4 février 2022, ces trois années consécutives sans détection d'un cas de choléra malgré une recherche active. "Selon la définition du Global Task Force on Cholera Control (GTFCC), un pays qui ne rapporte aucun cas confirmé avec évidence de transmission locale pendant au moins trois ans consécutifs et qui dispose d’un système performant de surveillance épidémiologique susceptible de détecter tout cas confirmé, ce pays recevra un certificat d’élimination."
C'est en attente de ce certificat d'élimination que le ministère de la Santé publique et de la Population vient de confirmer la détection d'un cas de choléra en Haïti.
"Le ministère de la Santé publique et de la Population informe la population de la détection d'un cas confirmé de choléra à Savanne Pistache/ Decayette dans la commune de Port au Prince et de cas suspects à Brooklyn dans la commune de Cité Soleil", signe la direction générale du MSPP.
"Le MSPP compte sur la collaboration de la population tout en prenant les dispositions nécessaires pour circonscrire cette flambée (...) Pour éviter d'attraper le choléra, le MSPP recommande à tout un chacun de prendre toutes les mesures d'hygiène adéquate à savoir : le lavage des mains, la consommation d'eau potable (soit de l'eau bouillie, soit de l'eau traitée avec un produit chloré), la protection des aliments, l'utilisation de latrine pour la défécation", poursuit le communiqué du MSPP avant d'inviter "toute personne présentant une diarrhée aiguë, profuse à se rendre immédiatement au centre de traitement le plus proche."
Une recrudescence mondiale trois fois plus mortelle
Il y a moins d'une semaine, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait tiré la sonnette d'alarme sur une recrudescence du choléra dans le monde, plus inquiétante et plus mortelle.
Durant les neuf premiers mois de l’année, 26 pays ont fait état d’épidémies, contre moins de 20 par an entre 2017 et 2021, selon l’Organisation mondiale de la Santé.
"Après des années de déclin, nous constatons une recrudescence inquiétante des épidémies de choléra dans le monde entier au cours de l’année écoulée », a déclaré le chef d’équipe de l’OMS pour le choléra et les maladies diarrhéiques épidémiques, Philippe Barboza. Selon l’expert, le taux moyen de létalité lié au choléra enregistré en 2021 est presque trois fois plus élevé qu’au cours des cinq précédentes années.
"Une catastrophe qui nécessite une trêve politique", selon le DrJean William Pape
Acteur majeur dans la lutte pour l'élimination du choléra en Haïti, le Dr Jean William Pape est particulièrement troublé par la recrudescence des cas de choléra en Haïti.
Si l'OMS met tout sur le compte du réchauffement climatique, le spécialiste en maladie infectieuse croit que les récentes troubles sociopolitiques peuvent en être la cause.
"Quand vous avez un pays où l'accès déjà difficile à l'eau potable est fragilisé par des troubles sociopolitiques, quand les personnes ne peuvent pas fréquentés les centres de santé au besoin, quand les spécialistes de la direction d'épidémiologie ne peuvent pas se déplacer pour faire les investigations à temps, ce n'est pas surprenant de constater une recrudescence des maladies infectieuses", se désole le Dr Jean William Pape.
Pour ne rien arranger, enchaîne le directeur des centres Gheskio, il y a une pénurie de carburant qui rend les hôpitaux dysfonctionnels et empêchant aux compagnies qui assurent la distribution de l'eau potable d'arriver dans les foyers.
"Que faire ?", se questionne le Dr Pape à l'autre bout du fil. Le MSPP n'y arrivera pas tout seul, constate-t-il. "Il y a un centre de traitement du choléra qui a été alloué à la Covid-19 qu'on va réactiver à Gheskio, cependant l'accent doit être mis sur la prévention", recommande-t-il.
Contrairement à la Covid-19, la population est plus réceptive aux messages liés au choléra, c'est visible, c'est contagieux, c'est mortel. Les gens disaient à un moment qu'ils préfèrent attraper le SIDA plutôt que le choléra. La connaissance du choléra, notre expérience et la peur qu'il peut susciter doivent nous aider à mener une campagne de communication efficace en vue d'endiguer cette résurgence", conseille le Dr Jean William Pape.
Plus loin, il souligne que le vaccin est une option clé. "Tout en facilitant l'accès aux produits chlorés à la population, il faut envisager la vaccination qui avait fait ses preuves dans le passé", soutient-il. Cependant, il reconnaît que si les centres Gheskio arrivent à désinfecter les puits contaminés, faciliter l'accès aux produits chlorés et aux vaccins dans certaines zones, notamment à Village de Dieu, dans d'autres zones -- de non droit aujourd'hui -- aucun professionnel ne voudra s'y risquer.
"Force est de constater que ces Zones de non droit, les bidonvilles dont cité Soleil, ce sont les zones qui sont les plus touchées en cas d'épidémie. J'appelle à une trêve sur tout ce qui nous divise pour faire face à cette recrudescence du choléra dans le pays."
Le choléra : un cauchemar en Haïti
"On est en réunion depuis 6 heures du matin, tout le monde est paniqué. Le choléra reste un cauchemar pour Haïti, on va tout mettre en œuvre pour ne pas revivre les douloureuse expériences de 2010", confie un directeur central du ministère de la santé publique et de la population. En effet, introduit dans l'écosystème sanitaire haïtien en octobre 2010, le choléra a causé jusqu'en 2019 environ 800 000 infections et un peu plus de 10 000 morts.
La célébration de son élimination n'aura duré que 8 mois et, cette recrudescence survient dans un contexte de fermeture des principaux centres hospitaliers du pays, des professionnels de santé qui ne peuvent pas se déplacer à cause de la pénurie du carburant et des compagnies de distribution d'eau potable en difficulté.
Le Gouvernement sur les attaques de CODEVI
Dans une note du 30 septembre 2022, le Ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST) appelle au calme et condamne fermement les attaques perpétrées contre la Compagnie du Développement Industriel (CODEVI), à Ouanaminthe.
La Compagnie de développement Industriel (CODEVI), à Ouanaminthe, a connu un moment de trouble le jeudi 29 septembre 2022. Selon une note de presse de la CODEVI, des individus ont fait irruption dans la compagnie jeudi après-midi et ont vandalisé certains de leurs dépôts, puis détruit une partie de leurs installations.
À travers cette note de presse, le Ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST) appelle au calme et condamne fermement les attaques perpétrées contre la Compagnie du Développement Industriel (CODEVI). Il rappelle que la création d’emplois stables reste le seul moyen de sortir des ornières du sous-développement endémique.
Par ailleurs, le MAST tient à présenter sa solidarité aux ouvriers et aux différentes entreprises touchées lors des dernières manifestations émaillées, pour la plupart, de scènes de pillages et de violences.
Il précise que « de telles attitudes ne feront qu’aggraver la crise alimentaire aiguë que connaît déjà le pays ».
Le culligan suspend production et livraison
Caribbean Bottling Company (CBC), embouteilleur de l'eau Culligan, informe à travers une note qu'à partir du 2octobre 2022, il n'est plus en mesure de produire ni de distribuer l'eau Culligan, en raison de l'épuisement total des réserves de diesel.
La crise de carburant continue d'enfoncer le pays dans le chaos. Après la réduction des services de certains hôpitaux, les menaces de fermer leurs portes, la réduction du nombre de jours de fonctionnement des banques commerciales dès ce lundi, Caribbean Bottling Company (CBC), embouteilleur de l'eau Culligan suspend ses activités à partir du dimanche 2 octobre 2022.
À travers une note, la Compagnie Culligan informe qu'à partir du dimanche 2 octobre, il n'est plus en mesure de produire ni de distribuer l'eau Culligan, en raison de l'épuisement total de leurs réserves de diesel.
"La pénurie de carburant qui sévit présentement dans le pays paralyse toute la chaîne de production et de distribution qui dépend uniquement du diesel ", peut-on lire dans cette note.
"L'eau potable est une ressource vitale et primordiale pour la santé publique.
Son indisponibilité touchera tous les secteurs de la société “, a fait savoir la compagnie indiquant pour cette raison, elle continuera ses démarches auprès des instances concernées afin de pouvoir redémarrer leurs activités au plus tôt et de manière soutenable.
L'ONU soutient les efforts du gouvernement suite à l'épidémie de choléra en Haïti
Dans une note en date du 2 octobre 2020, les Nations Unies soutiennent les efforts du gouvernement d'Haïti pour contenir une épidémie de choléra et fournir des mesures d'urgence pour sauver des vies, suite à la confirmation d'un cas positif et l'identification de plusieurs cas suspects dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Le cas a été identifié grâce au mécanisme de surveillance du choléra, mis en place par les autorités haïtiennes et soutenu par les Nations Unies. Il a été confirmé comme positif au Laboratoire National de Santé Publique de Port-au-Prince, le dimanche 2 octobre. D'autres cas suspects font actuellement l'objet d'une enquête.
Les Nations Unies surveillent activement la situation et travaillent avec le gouvernement pour organiser une réponse d'urgence à cette potentielle épidémie, axée non seulement sur la limitation de la propagation de la maladie, mais également pour informer la population sur la manière de prendre des mesures immédiates pour sauver des vies à la maison.
Un soutien supplémentaire consistera en une surveillance élargie, une augmentation de l'approvisionnement en eau et en assainissement, le développement de centres de traitement du choléra et le renforcement de la prise en charge des cas.
Des équipes d'intervention d'urgence spécialisées sont prêtes à être déployées pour soutenir les communautés touchées. Cependant, dans le contexte sociopolitique actuel, il est impératif que ces équipes se voient garantir un accès sûr aux zones où des cas ont été confirmés ou suspectés, afin de contribuer à atténuer le risque d'une épidémie importante.
Les Nations Unies appellent tous les citoyens haïtiens à rester vigilants et à prendre des mesures proactives pour empêcher la propagation des cas au sein de la communauté. Ces mesures consistent à :
● faire bouillir de l'eau pour boire et cuisiner
● se laver les mains régulièrement avec du savon et de l'eau potable/traitée (bouillie ou chlorée)
● protéger les aliments des animaux nuisibles (rongeurs et insectes)
● utiliser des latrines
Toute personne qui présente des symptômes de diarrhée aqueuse aiguë et de vomissements doit consulter immédiatement un médecin et doit rester hydratée en utilisant des sels de réhydratation orale qui peuvent être fabriqués à la maison en combinant un litre d'eau propre, six cuillères à café de sucre et ½ cuillère à café de sel.
Les nourrissons doivent recevoir au moins un demi-litre de sels de réhydratation orale par jour tandis que les enfants doivent en recevoir un litre. Les adultes devraient en consommer trois litres par jour.
Les Nations Unies sont engagées à se tenir aux côtés du peuple haïtien et des autorités haïtiennes alors qu'ils cherchent à contenir cette épidémie.
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